On pense souvent que la flexibilité au travail, les horaires et l’innovation sur les sujets relatifs au “futur du travail” sont réservés aux géants américains de la “tech”… Mais à tort.
Notre rencontre avec SARETEC - leader français dans la gestion des sinistres - nous a prouvé que nous avions définitivement tort et que les entreprises les plus innovantes ne sont parfois pas celles qu’on croit !
Saretec, entreprise créée en 1977, rassemble aujourd’hui 2000 collaborateurs répartis entre un siège social près de Paris (à Créteil) et un réseau de 80 agences dans tout l’hexagone et l’outre mer. Le groupe se développe également en Espagne.
Nous avons rencontré Elodie Bonnet, Responsable du Développement RH, et Sébastien Laumond, Responsable de la Communication, et leur avons simplement posé cette question : “Comment avez-vous fait évoluer l’organisation du travail, chez Saretec, depuis la crise du Covid ?”
Comme c’est le cas pour beaucoup d’entreprises, Saretec a profité de la crise du Covid pour adopter une organisation du travail plus flexible, sur site et à distance ; une organisation permettant aux collaborateurs de bénéficier d’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Pour reprendre les mots d’Elodie Bonnet, la période du confinement a été “un accélérateur”. Cette transformation s’est rapidement avérée positive, aussi bien en termes de satisfaction des salariés que de performance pour l’entreprise.
“Une grande partie du travail avait été opérée en amont avec le déploiement d’une flotte d’ordinateurs portables, la mise en place d’un premier avenant lié au télétravail, beaucoup de formations et de sensibilisation sur le travail à distance pour nos salariés”, explique Elodie Bonnet.
Depuis, Saretec continue d’innover sans relâche sur l’organisation du travail hybride, dans un but bien précis : apporter davantage d’épanouissement à chaque collaborateur.
Si la démarche de Saretec a été pensée en fonction des spécificités de l’entreprise et de ses métiers, tout employeur peut en tirer quatre enseignements pour faire évoluer efficacement l’organisation du travail vers plus de flexibilité, quelle que soit sa structure.
Saretec étant une entreprise dotée d’un vaste maillage géographique de 2000 collaborateurs répartis dans plus de 80 bureaux différents, mettre en place une démarche de dialogue et d’écoute peut s’avérer assez complexe. Toutefois, selon Elodie Bonnet, "c’est la condition sine qua none si on veut qu’une innovation, un changement donne de bons résultats".
“Nous avons mis en place une démarche proactive d’échanges entre les différentes agences », précise-t-elle ; le CSE et la direction des ressources humaines se sont investis pour comprendre comment chaque agence vivait le travail hybride et s’organisait, et comment nous pourrions mieux les aider”.
La direction des RH s’est efforcée de recueillir un maximum de remontées auprès des différentes équipes. Pour y parvenir, elle s’est appuyée sur des questionnaires qualitatifs et quantitatifs, des visites sur site, en prenant soin d’instaurer un climat de confiance.
Cette phase d’échanges a permis d’identifier deux grands attendus chez les collaborateurs de Saretec : une plus grande flexibilité concernant le lieu de travail (en facilitant notamment la mise en place du “travail hybride”), ainsi qu’un renforcement des liens sociaux et de la convivialité malgré la distance.
Le second enseignement a trait à la singularité de chaque équipe. Comme le relève Sébastien Laumond, ”chaque équipe, via son manager, fonctionne différemment, avec ses propres rituels et sa propre culture : cette diversité est une force qu’il ne faut surtout pas briser”.
Selon Saretec, la direction des RH doit donner une ligne directrice concernant la flexibilité au travail, mais chaque manager doit rester libre d’adapter son fonctionnement à équipe. De façon générale, les collaborateurs disposent d’une grande autonomie pour s'organiser au sein d’une équipe : une autonomie encouragée par les managers.
De leur côté, ces derniers sont régulièrement formés par l’entreprise à animer et piloter leur équipe de façon optimale, même en télétravail ou en “mix hybride”.
Outre ces formations, la direction alloue à chaque manager un "budget convivialité" pour entretenir le lien dans son équipe en mode hybride, de façon personnalisée :
"L’idée est de suivre le désir des collaborateurs pour se créer un bon souvenir collectif" explicite Sébastien Laumond. “L’équipe de la communication s’est réunie pour écouter un concert de Jazz, alors que l’équipe RH a organisé un dîner dans une crêperie : l’adaptabilité est clé !".
Pour Elodie Bonnet, se contenter de “copier-coller” une culture ou une organisation venue d’ailleurs est toujours voué à l’échec. Toute évolution organisationnelle doit être précédée d’un dialogue interne pour comprendre ce qui est vraiment attendu par les collaborateurs et managers en termes de flexibilité au travail.
Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à tester de nouvelles formules, à expérimenter auprès des collaborateurs sur les sujets de flexibilité. Le passage progressif de Saretec dans un système de flex desk en offre une bonne illustration. Dans un premier temps, un test a été réalisé grâce à un système de zoning où chaque collaborateur pouvait s'asseoir où il le souhaitait, dans une zone définie pour son équipe. L’idée était de mettre en place des zones par équipe, puis d’évaluer la performance de ce système avant d’envisager un passage au flex office total.
Saretec ne s’est pas arrêté au flex office pour dynamiser la vie au bureau. Plusieurs projets pilotes ont été testés et déployés, comme le "vis mon job" : permettre aux collaborateurs qui le souhaitent de changer d’agence, ou encore de vivre le quotidien d’un collègue quelques jours pour mieux comprendre l’ensemble des emplois par exemple.
➡️ Voir aussi : comment Grohe a sanctuarisé le concept du vis ma vie
Dernier enseignement, et non le moindre : toute innovation dans l’organisation du travail nécessite généralement une innovation technologique à la hauteur de l’ambition affichée.
Saretec a mis en place une flotte d’ordinateurs portables et la suite Office 365 avec Microsoft Teams. Cela facilite aujourd’hui le quotidien de tous les collaborateurs. Un nouvel intranet a également été déployé pour favoriser les échanges entre salariés et la communication transverse.
Pour apporter une bonne visibilité à l’ensemble des équipes, une solution développée en interne permet à chacun de renseigner ses jours de télétravail pour les mois à venir. Cela permet à tous de savoir "qui vient quand" et "qui est où" pour mieux planifier la semaine et être au bon endroit au bon moment. Ceci constitue une étape importante pour une meilleure organisation des bureaux et des moments de convivialité.
D’autres entreprises ont connu ou connaissent encore les mêmes problématiques que Saretec. Certaines ont également commencé à organiser la flexibilité au bureau grâce à une “solution maison”, par exemple via Excel. Les plus innovantes se sont cependant tournées vers une solution clé en main.
En résumé, nombre d’entreprises françaises pensent encore qu’il est trop tôt pour apporter plus de flexibilité au travail et se lancer pleinement dans le “future of work”. Saretec et son équipe RH sont, au contraire, convaincus de la nécessité d’avancer dès aujourd’hui sur ces sujets pour favoriser un réel épanouissement des collaborateurs. Porteurs d’une démarche reposant sur l’échange et la confiance entre toutes les équipes, Elodie Bonnet et Sébastien Laumond nous montrent également que l’innovation RH est à la portée de tous et que la technologie est une véritable alliée !
Pour aller plus loin, découvrez comment une bonne gestion de la politique hybride optimise les bureaux et génère une économie réelle des coûts pour l’entreprise grâce au flex office.
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