Fin du télétravail ? Chiffres 2025, cadre légal et comment réinventer l’hybride

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August 28, 2025
Publié par
Marie

« Fin du télétravail en 2026 ? Vraiment ? » Entre injonctions au retour au bureau venues des États-Unis et réalité française, il est facile de se tromper de combat. Dans cet article, nous faisons le point : chiffres 2025, cadre légal, enjeux RH... et surtout, comment ajuster votre organisation hybride sans nuire à l’engagement des équipes. L’objectif : préserver flexibilité, visibilité et cohésion, au service d’un modèle durable.

“Fin du télétravail” : un effet de mode venu des États-Unis ?

Depuis 2024, la Silicon Valley a changé de refrain :

  • Chez Google, le message est clair : trois jours minimum au bureau, badgeage à l’appui. Refus ? Un “package de sortie volontaire”. Ceux qui vivent à plus de 80 km peuvent rester à distance… mais leur carrière est mise sur pause.
  • Amazon a enchaîné : mémo interne, retour généralisé en janvier 2025 pour près de 300 000 salariés, avec un argument choc – une “baisse de productivité de 20 %”.
  • Tesla, avait déjà donné le ton en 2022 : 40 heures de présence hebdo, avec une menace claire : tout refus serait considéré comme une démission.
  • Meta, Salesforce ont resserré la vis aussi, au nom de la culture et de l’innovation “in person”.

Derrière la communication officielle (créativité, cohésion, efficacité), beaucoup y voient aussi un outil de tri social : ceux qui ne veulent/peuvent pas revenir sortent d’eux-mêmes, sans plan social. Et accessoirement, on rentabilise des mètres carrés hors de prix.

Et en France ? L’exemple Ubisoft (retour massif en présentiel, grève de trois jours à l’automne 2024) ou de la Société Générale montre que l’idée germe aussi ici. Mais le cadre légal, les accords collectifs et les attentes des salariés freinent un copier-coller à l’américaine. Résultat : on parle davantage de rééquilibrage et de clarification des règles hybrides que d’une vraie “fin” du télétravail.

Où en est-on en France ? Chiffres & tendances 2024-2025

Pas de grand coup de frein, plutôt un palier.

  • 36 % des salariés français télétravaillent encore (Statista 2024).

  • Dans le privé, 22 % travaillent à distance au moins une fois par mois ; la moyenne tourne autour de 1,9 à 2 jours/semaine (Insee).

  • 47 % des entreprises ont intégré le télétravail dans leur organisation, et on grimpe à 62 % dans les structures de plus de 500 salariés.

  • Côté cadres, le modèle est bien ancré : 67 % télétravaillent au moins un jour par semaine, et 63 % estiment que c’est “nécessaire”.

  • Le full remote reste marginal : à peine 4 % travaillent 100 % à distance.

Conclusion : on assiste à une stabilisation post-Covid. L’hybride s’impose comme le standard, avec des ajustements (jours imposés, moments collectifs) plutôt qu’un retour sec au “tout présentiel”.

Peut-on vraiment “supprimer” le télétravail en France ?

Pas d’un claquement de doigts. Si le télétravail est prévu par un accord collectif ou une charte validée avec les représentants du personnel (voire inscrit dans certains contrats), l’employeur doit passer par la case renégociation : information/consultation du CSE, dialogue social, éventuellement avenants individuels. Les accords sont souvent conclus pour 3 ans : à l’échéance, ils peuvent être revus (nombre de jours, critères d’éligibilité, process), mais pas balayés sans justification solide.

En revanche, quand le télétravail repose sur une simple pratique tolérée ou une charte unilatérale, l’entreprise a plus de marge… à condition de rester transparente, d’anticiper l’impact RH et d’expliquer le pourquoi. Bref, juridiquement c’est possible, socialement c’est sensible : mieux vaut ajuster que supprimer.

👉À lire également : Retour au bureau, comment réussir cette transition en 2025 ?

Pourquoi certaines entreprises veulent réduire le distanciel ?

Certaines entreprises envisagent de limiter le télétravail, motivées par des inquiétudes récurrentes : perte de lien social, intégration plus difficile des nouveaux arrivants, créativité freinée ou collaboration ralentie à distance. Le management hybride, quand il n’est pas structuré, peut en effet générer des frictions : feedbacks moins spontanés, coordination moins fluide, visibilité réduite sur les projets et les équipes.

Mais dans la majorité des cas, ces tensions ne viennent pas du télétravail en soi, mais d’un manque de méthode, de règles partagées ou d’outils adaptés. Sans organisation claire, ni visibilité sur les présences, ni cadre commun, le modèle hybride peut effectivement s’essouffler.

L’enjeu n’est donc pas de revenir en arrière, mais de mieux outiller et encadrer le travail hybride pour en faire un véritable levier de cohésion, de performance… et d’engagement durable.

Les risques d’un retour forcé au bureau

Imposer la fin du télétravail expose à un risque direct d’attractivité en baisse : près de 50 % des cadres envisageraient de partir si l’option disparaît. L’exemple Ubisoft l’a montré : retour massif imposé, grève et démobilisation. Vous augmentez aussi le turnover et la démotivation, surtout chez les profils pénuriques.

Autre écueil : le décalage avec les attentes des jeunes talents. Environ 63 % veulent pouvoir choisir leur lieu de travail ; ignorer ce besoin, c’est perdre une partie du vivier. Côté QVCT, la suppression de la flexibilité peut faire remonter le stress, l’absentéisme et les arrêts (l’étude Diot-Siaci liait justement flexibilité et baisse d’absences).

En résumé : revenir en arrière sans accompagnement ni alternatives crédibles crée plus de coûts cachés (RH, image employeur) que de gains opérationnels.

Comment réviser sa politique télétravail en limitant les risques

  1. Auditer usages & métiers
    Cartographiez les tâches réellement télétravaillables, les besoins de présence (projets, clients, matériel), les taux d’occupation actuels. Croisez data RH, IT, workplace et feedbacks salariés pour objectiver le point de départ.

  2. Redéfinir le cadre hybride
    Fixez un nombre de jours (plancher/plafond), des “moments collectifs obligatoires” (onboarding, rétros, kick-off), des règles simples d’éligibilité. L’objectif : lisibilité et équité, pas rigidité.

  3. Adapter les espaces & services
    Préparez le bureau à accueillir les bonnes activités : zones projets, focus rooms, phone booths, espaces informels, accueil des nouveaux. Pensez logistique (casier, IT, restauration) pour que le présentiel se fasse dans les meilleures conditions.

  4. Outiller & communiquer
    Deskare peut vous aider mettre en place votre politique de télétravail. Un planning partagé, un système de réservation (postes, salles, zones), des règles configurables, une visibilité sur les présences d’équipe : tout est conçu pour fluidifier le quotidien, rendre les règles lisibles et favoriser la collaboration. Ajoutez à cela une FAQ interne, des kits managers, et une communication claire sur le “pourquoi” et le “comment” pour embarquer tout le monde.
  1. Mesurer & ajuster en continu
    Suivez des indicateurs simples : taux d’occupation, satisfaction des équipes, productivité perçue, engagement… Ajustez ensuite les jours, les espaces, les règles. Une politique hybride est vivante.

👉En savoir plus sur comment Deskare peut vous aider à organiser le télétravail dans votre entreprise. 

Alors fin ou pas fin du télétravail ?

Le télétravail ne disparaît pas, il change de nature. Moins improvisé, plus structuré, il s’inscrit désormais dans des politiques hybrides qui cherchent l’équilibre : entre flexibilité individuelle, cohésion d’équipe et lisibilité pour l’entreprise.

Pour y parvenir, certaines organisations s’appuient sur des données concrètes : taux de présence, rythmes collectifs, habitudes réelles des équipes. D’autres renforcent la coordination grâce à des outils partagés comme Deskare, qui rendent visible qui vient quand, pourquoi, et avec qui.

Pas de retour en arrière, mais un modèle qui gagne en maturité !

À propos de l'auteur

Marie est responsable Marketing. Forte de 4 ans d'expérience en marketing B2B, elle s'est spécialisée sur les sujets de Futur du Travail et d'Environnement de travail. Elle publie régulièrement des articles de recherche issus des données de la solution Deskare et d'interviews d'experts du marché (DET, consultants, AMO...).