Depuis l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) début 2024, les entreprises de plus de 250 salariés doivent publier des indicateurs extra-financiers précis sur leurs émissions, l’utilisation des ressources et le bien-être de leurs équipes.
Dans le même temps, l’immobilier tertiaire reste le deuxième poste d’émissions de CO₂ des services en France, selon l’ADEME. Or les bureaux sont vides près d’un jour sur deux : 48 % de taux d’occupation moyen en Île-de-France d’après l’Observatoire de l’immobilier durable.
Le flex-office, également appelé desk sharing, devient donc un levier RSE majeur. En optimisant chaque mètre carré, il est possible de réduire la surface louée, la consommation énergétique et, au passage, d’améliorer l’expérience collaborateur. Voici huit stratégies concrètes pour transformer vos bureaux en atout durable.
On ne gère bien que ce que l’on mesure. Avant de repenser vos espaces, commencez par une phase de diagnostic, en mesurant l'occupation réelle de vos espaces de travail. Cela peut se faire de plusieurs façons :
En s’appuyant sur des indicateurs fiables d’occupation réelle, il est possible d’identifier des marges d’optimisation importantes, de co-construire des plans d’actions concrets avec les parties prenantes et de bâtir la crédibilité de vos démarches RSE.
Une fois le diagnostic posé, la réservation de bureau (desk booking) devient la pierre angulaire de la démarche :
👉 Relire notre article « Comprendre le flex office : définition et mise en place » pour les bases du desk booking.
Réduire la surface louée n’est pas toujours immédiat : baux 3-6-9, engagements contractuels, travaux… Vous disposez alors de deux options :
1. Renégocier le bail pour sous-louer les plateaux vacants ou demander une révision de loyer.
2. Réaffecter les espaces en créant des zones à forte valeur RSE :
Bon à savoir : l’ADEME estime qu’un mètre carré de bureau libéré permet d’économiser jusqu’à 190 kg de CO₂ par an, incluant la construction, l’énergie et le mobilier.
Flex-office rime avec partage. En centralisant la réservation :
Résultat : moins d’actifs dormants, donc moins de ressources extraites… et un bilan RSE allégé.
Lorsque les collaborateurs viennent au bureau, le trajet domicile-travail pèse lourd dans votre scope 3. Plusieurs pistes :
Selon l’INSEE, passer de la voiture individuelle au vélo sur un trajet urbain de 5 km réduit de 98 % les émissions de CO₂. Chaque « trajet basculé » compte dans votre reporting RSE.
Un mètre carré durable, c’est aussi un mètre carré dématérialisé. Objectifs :
👉 Pour aller plus loin, lisez notre guide « Le bureau sans papier : comment se passer de papier au travail ».
Misez sur l'humain pour faire vivre votre gouvernance RSE :
La transparence crée l’engagement. Et un collaborateur engagé est 12 % plus productif (Gallup, State of the Global Workplace 2024).
Enfin, capitalisez sur les données récoltées :
L’objectif : enrichir votre reporting RSE et valoriser vos démarches dans le cadre de la CSRD, auprès des investisseurs et des talents.
Le flex-office implique-t-il forcément une réduction de surface ? Non. Certaines entreprises gardent la même surface mais la réaffectent pour améliorer le bien-être (zones détente, espaces projet). Dans tous les cas, la surface est optimisée, donc plus vertueuse.
Comment convaincre un bailleur de sous-louer les mètres carrés inoccupés ? Appuyez-vous sur les données d’occupation vérifiées et proposez une convention de sous-location courte durée. Les bailleurs y voient un moyen de sécuriser le loyer.
Le CSE doit-il être consulté ? Oui, toute réorganisation des espaces de travail nécessite l’avis du CSE. Présentez les bénéfices RSE et les mesures d’accompagnement (acoustique, casiers, règles de réservation).